Par Lama. Le coin des scouts -> Forestage et installations
Les cuisines sont presque toujours constituées par différents plans de travail devant lesquels on se tient debout. Pour ce type d’activité il faut que la hauteur du plan de travail au-dessus du sol soit comprise entre 80 cm et 90 cm. On veillera à ce que le plan de travail qui se trouve à côté de la tabaf soit à la même hauteur que les barrafs.
hauteur mini | hauteur maxi | |
---|---|---|
Assise | 40 cm | 45 cm |
Table | 70 cm | 75 cm |
Plan de travail | 80cm | 90 cm |
Barrafs | 80 cm | 85 cm |
Dans une cuisine on trouve généralement :
– Une table à feu
– Un ou des éviers
– Un vaisselier
– Un plan de travail
Là aussi, la technique des cadres et des modules est bien adaptée et avec un peu d’imagination il est possible de réaliser de belles installations pratiques et fonctionnelles. Si les installations de cuisine ne sont pas plantées il sera possible de les déplacer en différentes occasions. Par forte pluie, quoi de plus agréable que de tirer son foyer un peu au sec sous un auvent. Ou alors pour un concours de cuisine on pourra réaménager tout le coin de patrouille en fonction du thème ou de l’ambiance souhaitée. Le moment et les circonstances venus, le simple fait de pouvoir déplacer les éléments donnera les bonnes idées qui changeront tout.
Pour réussir le foyer de cuisine.
Suivant le projet et le niveau de la patrouille on se lancera dans un foyer au sol ou un feu surélevé en panier ou caisson ou encore sur table (voir l’art du feu).
Voici quelques recommandations capitales qui ne sont malheureusement pas souvent respectées lorsqu’on construit une table à feu.
Carbonisation
La terre est relativement isolante mais elle laisse tout de même passer la chaleur. Si tu Places directement la terre sur les claies de la table à feu, à la longue, la chaleur qui traverse la terre parviendra à les carboniser et ta table à feu s’écroulera avant la fin du camp. Pour éviter cela il faut placer une grosse épaisseur de terre, avec 15 cm on est à peu près tranquille pour la durée d’un camp, l’ennui c’est que les bords s’effritent et les brandons auront tendance à tomber à terre. On peut également, et c’est nettement mieux, placer sur les claies une couche de pierres et de cailloux plats et par-dessus une couche de terre avec une épaisseur de seulement 5 ou 6 cm. Comme les cailloux plats ne touchent la claie que par quelques points, la chaleur est stoppée et ne parvient pas jusqu’à la claie, la présence d’air permet une ventilation qui élimine la chaleur. Ainsi conçue ta table à feu tiendra très longtemps.
La bonne hauteur
L’autre recommandation concerne la hauteur de la table à feu. Sur une table à feu on place des barres et par-dessus on pose une gamelle. Il faut bien veiller à ce que cet ensemble ne soit pas trop haut de manière à ce que même les plus petits de la patrouille puissent placer et retirer une gamelle sans risque de s’ébouillanter ou touiller un rata qui mijote tout en voyant ce qu’ils font. Pour cela il ne faut pas que les barres à feu dépassent la hauteur de 85 cm. Avec cette hauteur tu réduis considérablement les risques de brûlures graves occasionnées par des gamelles mal empoignées et mal tenues qui se sont renversées.
Les barrafs
Il faut bien dimensionner les barrafs. Trop minces, tes barrafs vont peu à peu plier sous la charge et la température car la chaleur, même sans aller jusqu’au rouge, réduit considérablement les caractéristiques mécaniques des métaux.
Il faut absolument que le système de barrafs soit bien stable. Pas stables, tes barrafs peuvent provoquer la perte du contenu des gamelles (pas très grave) mais aussi, et ça c’est grave, provoquer un ébouillantages.
Attention à l’incendie
Il est souvent tentant d’installer la table à feu à demeure sous un auvent pour que le cuistot soit à l’abri de la pluie ou du soleil. Par temps chaud et sec il faut absolument s’interdire de placer des toiles de tente près ou au-dessus du feu car un double toit bien sec et bien chauffé par le soleil risque de s’enflammer à la plus petite escarbille qui le touchera. Il faut donc éloigner les foyers des auvents de toile et tenir compte des vents. Par temps de pluie il n’y a pas de risque d’enflammer le double toit s’il est bien mouillé. Cependant il vaut bien mieux monter une de ces bâches plastique bon marché qui ne risque pas de s’enflammer (au pire elle sera percée et on la réparera avec une bande adhésive). Il faut également savoir que dans les fumées de combustion du bois se trouvent des goudrons en phase gazeuse qui à la longue se déposent sur les toiles et les brunissent tout en leur donnant une odeur persistante de fumée.
Les bassines du vaisselier
Même les louveteaux savent construire un évier avec une bassine. Et il n’est pas besoin d’expliquer comment faire. En revanche quelques mots sur la bassine. Bien souvent l’évier est fait d’une bassine en plastique. Le plastique se raye très facilement et la suie des gamelles bien noires vient se loger dans ces rayures. Résultat les bassines claires deviennent vite très sales à cause de la suie et du goudron des gamelles (voir le noir des gamelles). Voici alors trois conseils tirés de l’expérience.
1 Les bassines se salissent bien moins vite si toutes les vaisselles sont faites à l’eau très chaude. C’est une excellente habitude malheureusement devenue très rare chez les scouts ou les guides. Pourtant la vaisselle à l’eau très chaude nettoie tout presque sans détergent et permet de se passer d’essuyage. Lorsqu’il fait froid ou que le temps est humide, la vaisselle devient même un plaisir.
2 Si on veut garder des bassines en plastique alors prenons des bassines noires, elles paraîtront propres assez longtemps et surtout pendant les inspections.
3 Il vaut mieux faire la vaisselle dans les grandes gamelles de cuisines, ces gamelles en aluminium peuvent alors être parfaitement nettoyées intérieurement sans effort.
Bonnes habitudes
Voici comment devrait se passer la vaisselle en patrouille. Avant de passer à table le CP veille à remplir la grande gamelle d’eau et la met à chauffer sur le feu de cuisine (ou aussitôt qu’elle se trouve libérée au cours du repas). C’est souvent cette grande gamelle qui a été utilisée pour le repas et elle est de toute façon à nettoyer. À la fin du repas l’eau est assez chaude. Chaque participant au repas, invité compris, lave son couvert dans l’eau chaude et le met à sécher sur le vaisselier. Celui qui est chargé de la vaisselle s’y met et, tout au plus, a-t-il 3 ou 4 grandes gamelles à laver. Dans l’eau chaude c’est facile et, si elle a été utilisée pour la cuisine, la grande gamelle est déjà quasiment propre de l’intérieur après avoir mijoté 30mn sur le feu. Ensuite c’est un grand débat de savoir s’il faut nettoyer aussi l’extérieur noirci des gamelles (voir le noir des gamelles)
La cuisine aménagée
Le vaisselier ou le plan de travail sont fondamentalement des tables ; on pourra aller voir sur construire une table pour prendre quelques idées supplémentaire. On retiendra les techniques pour réaliser les claies (claies ficelées, claies posée, entrelacs, tressages) ainsi que le principe des installations posées au sol et non pas plantées. On trouvera également des informations en campisme « maîtriser le feu »
Tout ce qui vient d’être décrit est en fait assez classique dans les cuisines des patrouilles, indépendamment de la technique de réalisation. Ce qui est moins classique c’est de penser à utiliser la cantine de patrouille, qui normalement a été vidée de son matériel, pour la transformer en une sorte de frigo ou de coffre intégré à la table de cuisine. Un tel coffre permet de mettre la nourriture à l’abri de la pluie ou des animaux mais encore de protéger le papier journal qui sert à allumer le feu, ainsi que les allumettes, les torchons etc. Normalement il ne devrait rester sur les paillasses que les gamelles, les quarts, les gourdes et les couverts. Tout le reste serait rangé dans la cantine transformée en coffre. Avant le départ en camp, il est très simple de préparer quelques petites étagères faites de planchettes pour augmenter les possibilités de rangement de la cantine ainsi installé dans la cuisine.
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