Un véhicule au camp ?

Par Mustang et Carcajou

La voiture est une commodité extraordinaire et aujourd’hui la vie courante est devenue impossible sans elle. D’accord pour les visages pâles, mais qu’en est-il pour les scouts ? La réponse n’est pas simple voyons rapidement quels sont les usages d’une voiture au camp.

Les usages légitimes d’un véhicule au camp

  • Tout de suite on pense à l’intendance. Souvent la première bourgade est éloignée et la voiture est indispensable pour s’y rendre et rapporter l’approvisionnement.
  • La voiture est également un moyen pratique d’emporter du matériel au camp, surtout si l’unité se rend au camp par le train. Dans la voiture conduite par le chef ou un assistant, on peut charger les cantines et peut-être aussi les tentes ou quelque autre matériel encombrant.
  • Au camp, la voiture se révèle un moyen de liaison pratique et souple pour coordonner certaines phases pendant les jeux ou pendant l’exploration. Au début du camp elle permet aussi au chef de faire sa tournée des personnalités du coin : propriétaire, gendarmerie, lieu de bivouac pour les explos, mairie etc.
  • Enfin, en cas de coup dur ou d’accident, elle permet de rallier rapidement un centre de secours.

 Les risques engendrés par un véhicule au camp

Mais à côté de ces utilisations légitimes d’une voiture au camp il faut bien être conscient des risques qu’elle engendre.

  • en préliminaire, il faut être conscient du fait que la voiture, amplifie énormément la gravité d’un sinistre. Et ceci parce qu’une voiture est lourde, qu’elle va vite et qu’elle est chère. Savez-vous que les accidents de véhicules causent environ la moitié des pertes militaires en temps de guerre ?
  • Le premier risque, et il n’est pas mince, c’est de faire l’idiot avec la voiture. C’est même extrêmement courant surtout chez les garçons. C’est en général le fait des assistants qui viennent juste d’obtenir leur permis de conduire. Et ce risque est d’autant plus élevé qu’il s’agit d’une voiture prêtée ou d’une voiture de groupe qui par définition n’est à personne. Faire le mariole en voiture c’est très souvent adopter une conduite rallye lorsqu’on part à l’intendance. C’est parfois faire du rodéo sur le lieu même du camp.
  • Le second risque c’est faire des choses potentiellement dangereuses avec la voiture, dans ce domaine, les garçons ont une imagination débordante. Souvent on est tenté de transporter des garçons en surcharge. Parfois par nécessité, le chef confie la voiture à un conducteur novice qui ne saura pas réagir dans des situations simples. è voiture embourbée, coincée ou même cassée.
  • Enfin, en quittant le domaine des risques physiques, il faut signaler le mauvais exemple qui est bien souvent donné par les chefs. Mal utiliser la voiture, c’est-à-dire l’utiliser non pas comme un outil nécessaire au bon déroulement du camp mais comme un objet de plaisir, c’est manifester clairement que la vraie vie n’est pas celle du camp mais celle bien plus attrayante du monde. Ceci, les scouts le ressentent et le comprennent immédiatement et soyez certains qu’arrivés à l’âge d’être chefs, ils calqueront ces comportements et les dépasseront même.
    J’ai vu des camps où les chefs avaient un quad. Peut-être ce quad servait-il à l’intendance, mais ce qui est certain c’est que les assistants (et le CT parfois) se payaient tous les jours des séances de cross a milieu du camp.  Exemple déplorable pour les scouts qui, à cause de ces mauvais chefs, vont comprendre  que la vraie vie c’est le quad et les sensations qu’il procure et non pas cette vie d’amitié et d’effort au grand air sous le regard de Dieu.
  • Il me semble que le pire est atteint lorsque, profitant de l’absence des scouts pendant l’exploration, les chefs s’octroient une petite sortie sympa. On prend la voiture et on va se payer un petit resto. Les chefs malins prennent soin d’éviter la zone d’exploration des patrouilles afin de ne pas risquer de les rencontrer. (voir les 3 camps)

 Alors comment faire ?

Il faut d’abord se poser la question de savoir si la voiture est indispensable au camp.

L’intendance ?

Il est parfaitement possible de se faire livrer tous les jours au camp et c’est une excellente solution plébiscitée par le petit commerce du coin. Figurez-vous que c’est même moins cher que la grande surface (voir l’a page sur l’intendance). Cette solution exige de l’organisation et de la rigueur. Il faut bien sûr connaître son lieu de camp très tôt dans l’année, l’avoir reconnu et noué des contacts. Ensuite il faut passer sa liste de courses plusieurs semaines à l’avance et s’y tenir. Enfin, il faut être là tous les jours au lieu et à l’heure dite pour réceptionner les livraisons.

Les recos ? Les jeux ?

Normalement elles ont été faites lors de la reco du lieu de camp. Mais il est souvent nécessaire de les compléter ou d’improviser. Alors emportons deux vélos c’est assez pratique aussi bien pour les courtes distances que pour les trajets plus longs. Au pire on aura recours à la voiture de l’aumônier.

Le transport des cantines et les tentes ?

Il y a plusieurs façon de se rendre au lieu de camp.
Le train. Dans ce cas il faut bien souvent faire transporter les cantines par une voiture. Mais ce n’est pas obligatoire. Certaines patrouilles savent camper avec de petites cantines et la tente peut être répartie entre plusieurs patrouillards.  Cette voiture peut être celle d’un chef ou celle de l’aumônier. L’avantage de la seule voiture d e l’aumônier au camp c’est que personne ne fera l’idiot avec.
Le car permet effectivement d’envisager un camp sans voiture. On peut facilement emporter des vélos et une carriole. Ensuite on peut profiter de la voiture de l’aumônier.
Le RDV sur place. Dans ce cas, ce sont les parents qui conduisent sur places les enfants. On peut aussi dans ce cas envisager un camp sans voiture.

La sécurité et les coups durs ?

Maintenant que le téléphone portable est entré dans les mœurs, il est toujours possible de trouver un véhicule en cas de besoin. Un camp bien préparé a prévu du support occasionnel sur place. Ce peut être le propriétaire ou un ami de la troupe qui habite non loin ou qui a pris exprès ses vacances dans le coin.

Il ne faut surtout pas oublier les pompiers dont c’est le rôle de porter secours. Il faut même y avoir systématiquement recours en cas d’atteinte physique, blessure, malaises, hypothermie, insolation…

  • D’abord cela limite la responsabilité du chef jusqu’au moment du transfert.
  • Ensuite, cela permet d’avoir des témoins objectifs en cas d’enquête. Les pompiers pourrons dire (par exemple) « Oui le blessé était en PLS« , ou « Oui tout le monde portait un gilet de sauvetage« ,  ou encore : « Oui les garçons étaient tous à l’ombre » etc. Même si le chef ne se sent pas clair, il vaut mieux avoir recours au pompiers que vouloir se débrouiller seul. en cas de complication la responsabilité du chef n’en sera qu’alourdie.

Une descente de rivière ? (ou une activité similaire)

Si la troupe a prévu une descente de rivière avec des radeaux, le véhicule s’avère alors indispensable. Le véhicule peut porter au bord du cours d’eau les matériaux pour les radeaux ou alors il peut même emporter le radeau complet.  Avant de décider qu’il faut un fourgon ou un minibus, on se renseignera sur les possibilités de transport  des radeaux auprès d’un agriculteur qui possède un tracteur et une remorque (voir descente de rivière).

Pendant la descente elle-même, il est préférable de disposer d’un véhicule pour suivre la descente et être prêt à intervenir.
A l’arrivée, ce véhicule pourra ramener des scouts fatigués ou trempés, et charger tous le matériel ainsi que les matériaux des radeaux ou les radeaux eux-mêmes.

Alors, quelles conclusion ?

La voiture n’est pas indispensable au camp mais souvent elle est bien pratique. Le chef concevra son camp de manière à en être le moins dépendant possible.
À notre avis, la meilleure solution c’est de s’organiser pour s’en passer mais, le cas échéant, de pouvoir profiter de celle de l’aumônier (ou de celle d’une personne sur place).

Cependant en cas de camps spéciaux ou d’aventures spéciales pendant le camp il est sage de prévoir le véhicule adapter et ne l’utiliser que ce pourquoi il est utile. Là se situe toute la sagesse du chef.

La place du véhicule  dans quelques exemples de camps

Voici quelques exemples de différents camps avec leur organisation, avec ou sans voiture

Camp dans le Morvan
Les filles arrivent en train avec leurs tentes. Les cantines et les bidons sont transportés par des parents qui passent leurs vacances dans le coin. L’intendance est livrée chaque matin par la petite surface du coin. L’aumônier est arrivé en voiture mais elle n’a pas servi. Le propriétaire était là en cas de coup dur.

Camp dans le Jura
Les scouts arrivent en car affrété, tout le matériel y est chargé ainsi que deux vélos et une carriole. L’intendance est livrée au camp tous les jours. Sur place le support du propriétaire (agriculteur avec tracteur) et la voiture de l’aumônier qui n’a pas fait tous le camp.

Camp en Irlande
Les guides prennent le ferry (puis le car). Y est embarquée aussi la fourgonnette prêtée d’un des parents dans laquelle est chargé tout le matériel, cantines tentes et bidons. C’est l’aumônier qui la conduit. Au camp, l’intendance est faite tous les 3 jours en supérette par l’aumônier seul conducteur et deux intendantes.

Camp en Laponie
Les scouts prennent l’avion. Trois jours plus tôt, un fourgon conduit par trois assistants et chargé de tout le matériel s’enfile 2000 km + 24 heures de ferry. Le fourgon transporte les scouts depuis l’aéroport d’ivalo jusqu’au lieu de camp. Sur place l’intendance est faite touts les 2 jours à 50 km du camp. Le fourgon conduit alors par un seul assistant sert aussi à effacer pour les scouts quelques distances qui sont assez grandes dans se pays. Ceci pour la descende de rivière, pour le jeu et pour l’explo.

Camp en Roumanie
Les éclaireuses arrivent en avion puis prennent le car. Une voiture conduite par deux aumôniers emporte tout le matériel. L’intendance est livrée chaque jour au camp. Plusieurs déplacements sont prévus, ce sont les villageois dédommagés qui véhiculent les guides en minibus. La voiture conduite par un aumônier suit quelques déplacements. Sur place un ami est là en cas de coup dur.
Coup dur il y a un au moment du retour alors que la voiture est déjà partie. Le car est bloqué par un gigantesque accident et ne peut pas atteindre le camp, il est bloqué à trois de là et ne pourra pas conduire les éclaireuses à l’aéroport. Les villageois sont appelés à la rescousse et conduisent les guides à une ville importante où passe une ligne de train qui mène à Bucarest. Les éclaireuses arrivent à temps pour leur avion.

Camp en Belgique
Les filles arrivent en train avec leurs tentes. Les cantines et les bidons sont transportés par l’aumônier et sa voiture. L’intendance est livrée chaque matin par la petite surface du coin. Pendant les explos et le jeu, les guides se déplacent en train. La voiture de l’aumônier n’a servi que pour les corvées d’eau à 600m.

L’intendance
Le lieu de camp