Descente de rivière

Par Epaulard.

Réglementationbaden_powell_portrait - Copie

 Avant toute chose, il faut voir quelles sont les réglementations en cours concernant ces activités (on cherchera à Rafting) et quelles sont les règles précises s’appliquant à la rivière choisie. Cela doit s’anticiper plusieurs mois avant car, il peut être par exemple nécessaire que chaque scout ait un brevet de nage libre ou qu’un des assistants de la troupe passe un brevet spécial (j’ai dû pour cette occasion passer un brevet de surveillant de baignade).

Lieu, choix de la rivière

 Il existe différente classes de rivières en France. Il faut éviter les rivières ou torrents trop dangereux. En effet, ces rivières nécessiteraient du matériel de sécurité supplémentaire comme des casques ainsi qu’un encadrement adapté. Afin de conserver un cadre scout, une rivière de Classe I avec passages II ou III conviennent parfaitement.

Il faut éviter les rivières trop touristiques, avec des plages, des activités nautiques organisées, des traversées de villes/villages trop fréquentes. Cela casserait le coté aventurier de la descente de rivière.

Dates et Durée

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Lors d’une descente de rivière en radeau, la température de l’eau souvent fraiche alliée à l’immobilité sur le radeau (des jambes du moins) font que très rapidement les participants ont froid. Il vaut mieux éviter les descentes de rivières au Printemps (et en Hiver) et plutôt choisir de les faire en été lorsque la température et le temps auront le plus de chance d’être cléments.

Lors de la descente de rivière, très rapidement, tout le bas du corps est mouillé lors des différentes manœuvres d’accostage ou de passage d’obstacle. Le haut du corps est aussi éclaboussé et donc les vêtements sont trempés. Le gilet de sauvetage permet cependant de conserver une certaine chaleur.

Bref, les scouts sont rapidement trempés et si la température extérieure n’est pas clémente, cela peut rapidement devenir très dur, surtout pour les scouts les plus jeunes et les risques d’hypothermie sont importants.

Étant donné qu’une descente de rivière est assez dure physiquement à cause du froid, il vaut mieux la prévoir sur une journée voire deux jours maximum si on a la possibilité de bivouaquer au bord de la rivière.

Il ne faut pas hésiter à faire des pauses afin de se dégourdir les jambes, manger, se réchauffer, aller voir un lieu remarquable (aqueduc, falaise avec point de vue…) faire une reconnaissance en aval de la rivière (chute d’eau, bief…).

La distance que l’on peut parcourir sur une rivière dépend bien sûr de la vitesse du courant. Avec les pauses, les obstacles à franchir, une distance de 15 à 20 km par jour parait raisonnable.

Logistique

 Il faut amener les radeaux (ou de quoi les construire) au départ de la descente de rivière. L’expérience que j’ai est de construire les radeaux sur le lieu de camp (la veille de la descente de rivière par exemple). Sur le lieu de camp, on aura tout le matériel nécessaire : scies, corde, ficelle, bois, pompes à vélo, chambres à air. Une fois les radeaux assemblé, s’il y a un plan d’eau à proximité, on peut faire un test du radeau et ré-ajuster certains paramètres : confort des sièges des rameurs, position sur le radeau…. Un radeau en chambres à air (cf. article construire un radeau) est facilement transportable par une patrouille, surtout si l’on a pris soin de bien laisser dépasser les perches de l’armature afin qu’elles servent de poignée de transport.

205

Une fois tous les radeaux prêts, il s’agit de les transporter sur le lieu de la descente de rivière. Un radeau est volumineux à transporter mais pas tellement lourd. Le plus simple est de le poser à l’endroit sur le toit d’un véhicule. On a déjà transporté un radeau de patrouille avec une 205. Normalement, il n’y a aucune perche directement sous le radeau mais seulement des chambres à air. Celles-ci ne vont donc pas rayer le toit du véhicule. Des barres de toit doivent être mises sur le véhicule surtout pour assurer des points d’ancrage pour attacher le radeau. Ensuite pour bien fixer le radeau, on peut utiliser l’élasticité des chambres à air gonflées. Il suffit de comprimer les chambres à air à l’endroit où l’on attache le radeau, de faire le nœud et de relâcher les chambres à air. Il faut prévoir des liens afin de contrer les mouvements dû au freinage (en avant), à l’accélération (en arrière) et aux virages (à droite et à gauche) sachant qu’une corde ne travaille qu’en traction.

Fixation Toit VoiturePré contrainte

Radeaux sur voitureLe mieux est d’avoir le lieu de la descente pas trop loin du lieu de camp. Pendant qu’une ou plusieurs voitures transportent les radeaux, les scouts peuvent y aller à pied.

Lors de la descente de rivière, une voiture avec des assistants peut suivre la progression en se postant de pont en pont par exemple. Les assistants suiveurs  pourront alors prendre en charge un scout malade ou blessé, transporter l’intendance, prendre des photos et des films…

Pour la fin de la descente de rivière, il faut prévoir un lieu facilement abordable avec une aire de stationnement pour les véhicules afin de charger les radeaux en toute sécurité. On peut aussi choisir de démonter les radeaux sur place (attention à ne pas laisser traîner des morceaux de ficelle partout) et de ne ramener que les chambres à air dégonflées. Avis aux intendants, pendant cette activité et après, il faut prévoir de la nourriture très consistante et bourrée d’énergie.

A bord du radeau

 Voici quelques conseils/constats pratiques non exhaustifs :

  • Le radeau n’est pas comme un bateau à moteur ou à voile. Il suit le courant. C’est-à-dire que si l’on veut tourner à droite (pour éviter un tronc d’arbre par exemple), il faut à la fois orienter le radeau dans la bonne direction, puis pagayer de toutes ses forces pour avancer vers la droite. C’est là que des bonnes pagaies font la différence.Vitesse radeau
  • Lorsque le radeau arrive en plein sur un obstacle (tronc d’arbre dans la rivière par exemple), il ne faut pas essayer de le repousser avec sa pagaie car :
  1. En général, ça ne sert à rien
  2. On risque de casser sa pagaie
  3. On risque de mettre le manche de pagaie dans les côtes du voisin ou dans ses yeux (il faut donc des extrémités de manche de pagaie arrondies afin d’éviter de se faire mal). si la pagaie se fiche dans le ventre ou les côte d’un équipier, celui-ci est-proprement éjecté du radeau. En effet, le radeau continue d’avancer et la pagaie + le scout coincé au bout restent littéralement sur place puisque la pagaie est appuyée sur l’obstacle immobile.
  4. Si on veut vraiment éviter un obstacle, il vaut mieux dévier le radeau à l’aide de ses deux jambes placées en parechoc au-dessus du radeau, surtout pas entre radeau et obstacle;
  •  Il faut faire attention lorsque l’on descend d’un radeau lorsque celui-ci est coincé et qu’il y a beaucoup d’eau (jusqu’à la taille). Si on descend en amont du radeau (à l’arrière du radeau) on peut fort bien se faire entraîner par le courant sous le radeau et cela peut être assez dangereux. Il faut descendre sur les côtés ou par devant.  Radeau bloqué
  • Lorsque l’on longe des prairies avec des animaux, cela veut dire qu’il y a des barbelés au bord de l’eau. Si la rivière est très pleine, il se peut même qu’il y ait des barbelés immergés. Il ne vaut mieux pas trop s’en approcher avec ses chambres à air.
  • A bord du radeau, les 4 coins du radeau sont stratégiques pour diriger et dévier des obstacles.
  • Il vaut mieux porter un chapeau car lors du passage forcé du radeau à travers les branches basses, on se récupère de nombreux insectes ou toiles d’araignées sur la tête.
  • Ceux qui portent des lunettes doivent les attacher impérativement.
  • Tout le monde doit porter des chaussures fermées, pas de tongs ou de  sandales. Les Tennis ou baskets sont parfaites
  • Le chef de bord (le CP) prendra soin de bien expliquer les manœuvres avant chaque passage difficile et chacun s’appliquera à bien suivre les directives. Le CP se place de préférence à l’arrière du radeau pour bien voir tout ce qui s’y passe.
  • Lorsque l’on s’arrête, toujours tirer le radeau sur la rive (au moins partiellement) et l’attacher. Un radeau qui part tout seul au fil de l’eau, c’est arrivé, et on a bien du mal à le rattraper.
  • S’il y a plusieurs radeaux, conserver un contact visuel avec le précédent et le suivant afin de pouvoir venir aider en cas de problème : crevaison, sacs qui partent à la dérive… (à ce propos, les sacs flottent très bien)
  • Les crevaisons sont majoritairement dues aux branches d’arbres cassées qui pointent vers le radeau, autant que possible, il faut donc s’éloigner  des vieux arbres couchés dans la rivière.
  • Il est recommandé que la maîtrise ait son propre petit radeau. Elle choisira de naviguer en tête pour reconnaître les obstacles ou alors en queue de convoi, ce qui lui permet d’atteindre facilement n’importe quel radeau arrêté qui est donc potentiellement en difficulté.

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Sur l’Yonne

6 réflexions sur « Descente de rivière »

  1. Bonjour,
    On aimerait (l’equipe de responsables et moi) faire un camp itinerant en radeaux cet été.
    Mais on ne sait pas quelles rivières sont navigables en France ? Je ne sais pas non plus comment chercher ce genre d’informations
    Pourriez vous nous aider ?
    Merci !

    1. Bien sûr nous ne connaissons pas toutes les rivières de France, mais il existe plusieurs sites (dont j’ai oublié le nom) qui répertorient toutes les rivières en FRace et qui donnent de très bonnes infos et aussi la réglementation associée à ces rivières, toute ne sont navigables pour des radeaux. Ce qui est sûr c’est qu’il sera difficile de trouver une rivière qui permette une certaine longueur (pour le camp itinérant) et un débit assez rapide (pour le fun). un bivouac au fil de l’eau est une expérience passionnante, il peut se faire au fil de l’eau (sans préparation) pour quelques personnes seulement à condition de rester discret (et d’être prêt à déguerpir si les choses se passent mal). Mais, dès qu’on est un peu nombreux, il faut obtenir l’assentiment des propriétaires des lieux de bivouacs. Cela demande donc de la préparation.
      Un cours d’eau lent impose de pagayer et c’est un peut laborieux avec un radeau mal profilé. En revanche les sacs et la nourriture sont plutôt en sécurité. Si le cours d’eau est rapide, c’est bien plus drôle, on avance vite mais attention à tout ce qui est embarqué sur le radeau doit être sécurisé ça ne doit pas tomber à l’eu mais de toute façon ce sera mouillé.
      je connais bien les Rivières qui coulent de puis le Morvan et qui sont assez sympa : Yonne et Cure.
      Bon projet
      FSS
      Lama

    1. il est possible d’emporter les sacs à dos sur un radeau
      Cependant :
      il faut bien les arrimer sur la radeau car ils passent à l’eau très facilement.
      il faut bien les protéger contre l’eau pour cela 2 solutions :
      1ere Emballer chaque sac dans un solide sac poubelle bien fermé. Cette solution rend difficile l’arrimage de chaque sac sur le radeau.
      2eme emballer l’ensemble des sacs alignés au centre du radeau dans un tapis de sol (un peu comme un gros bonbon) les deux bout du tabis de sol sont alors attachés au radeau. Le tapis de sol doit pas seulement se refermer sur les sacs mais vraiment les emballer sur de très larges pans (idéalement réaliser un emballage de 2 tours).
      malgré ces précautions, les sacs auront de grandes chances d’être sérieusement mouillés si la rivière est un peu agitée.
      un note d’espoir : un sac à dos flotte très bien et très longtemps.
      Lama

  2. Bonjour, j’aimerais construire un radeau mais j’ai peur que les perches que j’ai choisi soit trop lourde. Comment est-ce qu’on peut calculer la flottaison du radeau en prenant en compte le poids des personnes et le nombre de flotteur ?

    1. Pour un radeau, les calculs que tu peux faire sont approximatifs. Il faut compter une chambre à air de camion par personne au minimum. Si tu utilises de grosses chambres à air (petit tracteur) et que tu la places en boudin comme ce qui est montré dans l’article, elle peut supporter 2 personnes. Ensuite il y a un problème d’espace sur le radeau. l’espace d’une chambre à air de camion garanti la place raisonnable pour un navigateur (idem pour celle de tracteur en boudin pour 2 navigateurs. Idéalement, le radeau entièrement chargé devrait s’enfoncer jusqu’à la moitié des chambres de flottaison. Je conseille vivement de réaliser un essais en eau calme avant le grand jour, sur un étang ou une mare, un radeau mal conçu ou mal construit montre immédiatement ses faiblesses.
      Pour ce qui est des perches, il faut :
      1° Que les perches s’appuient correctement sur toutes les chambres à air de flottaison et que ces dernières soient bien fixées. Il ne faut absolument pas que le cadre de perches descende entre les chambres.
      2° Que ce cadre soit modérément souple dans l’axe longitudinal pour se plier (un peu) au passage d’un bief sinon ça risque de ne pas passer.
      3° Que le cadre soit suffisamment rigide dans ce même axe longitudinal pour ne pas (trop) se plier pendant le portage du radeau lorsqu’il est pris uniquement à l’avant et à l’arrière. Pour réaliser ces 2 conditions, des perches longitudinales en noisetier de la taille de ton poignet devraient convenir.
      4° Que le cadre soit bien rigide dans son propre plan, il ne doit pas pouvoir se déformer en parallélogramme, c’est la raison des deux barres placées en X au milieu du cadre.
      Ainsi construit, ton cadre acceptera un peu de flexion et sera souple en torsion mais sera bien raide dans son plan. Ceci lui permettra de passer tous les obstacles sans se démantibuler. Il ne reste plus qu’à bien maîtriser et bien serrer les brêlages qui vont l’assembler car ils vont être soumis à rude épreuve. Si la descente dure plusieurs jours, il n’est pas impossible de devoir les refaire ou les resserrer.

      Bonne descente
      Lama

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