Les 5 buts du scoutisme

baden_powell_portrait - CopiePar Lama.

Le scoutisme possède une finalité propre qui est du domaine naturel. Il s’agit d’éduquer et de former la personnalité de l’adolescent sans pour cela modifier son caractère mais plutôt en le bonifiant. L’adolescence est une période critique pendant laquelle le jeune se transforme aussi bien physiquement que psychiquement. Le scoutisme propose que cette transformation qu’on ne peut empêcher ou retarder se passe dans les meilleures conditions pour l’avenir de l’adolescent. Le milieu des cinq dimensions lui offre le cadre d’une micro société simplifiée ainsi qu’épurée. Les cinq moyens mis en œuvre par le scoutisme vont rendre l’adolescent acteur volontaire et enthousiaste de sa propre éducation. Il ne s’agit pas là d’auto éducation qui ne manquerait pas de faire voir rouge à certains, il s’agit d’éducation pour laquelle l’adolescent trouve en lui-même le moteur et l’énergie de sa transformation. Il n’est ni poussé ni tiré dans une direction, il marche volontairement dans la direction que lui indiquent de bons chefs qui ont compris la méthode scoute et qui l’appliquent avec intelligence et passion.

Il ne s’agit là que d’une méthode naturelle, comme la famille est une méthode naturelle d’éducation, comme l’école est une méthode naturelle d’instruction. Il s’agit de fournir à la nature humaine du jeune une base saine et robuste qui libère l’intelligence et la volonté. L’idée est que la grâce surnaturelle produira de bien meilleurs fruits sur une bonne nature que sur une nature chétive.

Les cinq buts du scoutisme sont les suivants : habileté manuelle / sens du concret ; santé / joie de vivre ; sens des autres / don de soi ; harmonisation / polissage du caractère ; sens de Dieu / destinée.

Santé / Joie de vivre

La santé des scouts est bien plus que la santé clinique. C’est être capable de supporter les petits rhumes migraines et autres désagréments vaillamment sans réduire significativement son activité. C’est aimer d’une humeur égale, le froid le chaud, la pluie et le vent. C’est aimer le grand air bien davantage que le confort et le luxe des maisons, c’est aimer l’imprévu et se confier à la Providence. D’une manière générale c’est d’être heureux de sa situation, de sa position de ses collègues, de sa famille, de sa patrouille, de son chef, du temps, du lieu de camp. On aura reconnu un certain nombre d’articles de la loi.

Habileté manuelle / Sens du concret

Il s’agit de savoir se débrouiller en toute circonstance et de comprendre comment fonctionnent les choses et les organisations autour de soi. Il s’agit de percevoir l’environnement et de comprendre rapidement comment agir. Les domaines sont vastes. Un autre nom pour ces qualités serait la compétence. On pourrait aussi viser plus haut en disant que le scoutisme vise à donner confiance en soi. Dans la vie il faut avoir confiance en soi en ses capacités pour oser se lancer dans des entreprises. C’est ainsi que l’on devient acteur de son destin et non pas suiveur. Celui qui n’a pas confiance en lui, celui qui doute de ses capacités n’osera pas entreprendre. L’action peut entraîner l’échec, au moins partiel. Savoir recommencer et apprendre de ses erreurs fait partie de la confiance en soi.

Sens des autres / Don de soi

Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Pas plus que toi, COMME toi. C’est la base de la vie en communauté libre. Une communauté dont les membres pensent les uns aux autres n’a quasiment pas besoins de règlements. C’est ainsi qu’avoir le sens des autres, c’est avoir le sens du plus grands des biens communs qui est une vie harmonieuse en société. Il faut nécessairement une certaine dose de sacrifice pour quitter la tendance naturelle à l’individualisme et passer à celle du bien des autres et de la communauté. C’est se priver maintenant d’un certain confort égoïste pour investir dans les autres et la communauté afin d’obtenir demain la joie d’être ensemble. Plusieurs articles de la loi vont entièrement dans ces sens.

Volonté / caractère

C’est un peu la suite du but précédent. Chacun d’entre nous vient au monde avec des caractéristiques physiques mais aussi de caractère qui sont déterminées par nos gènes. Le caractère n’est ni bon ni mauvais. C’est à chacun d’entre nous de le bonifier. Il y a deux axes pour y parvenir. 1° Développer ses caractéristiques fortes  2° Corriger au minimum ce qui constitue les points faibles, et tout particulièrement les caractéristiques qui concernent nous relations avec les autres. Si l’on est autoritaire ou essaiera de rendre notre leadership joyeux et entraînant, sans écraser les autres. On s’efforcera de se tempérer si l’on a un caractère extraverti qui pourrait fatiguer les gens calmes. C’est principalement la vie en communauté qui va nous apprendre sur nous-même. Les autres, nos collègues mais aussi nos supérieurs. Les autres voient immédiatement et bien mieux que nous même nos propres travers et ce qui leur rend la vie plus difficile. Ce que nous avons du mal à accepter de nos éducateurs ou maîtres passe bien mieux lorsque cela vient de nos égaux et nous l’acceptons facilement. Cette période passée aux scouts, dans cette société particulière régie par la loi scoute est le moment idéal pour s’améliorer facilement pour devenir un adulte agréable.

Mais il faut aussi apprendre à former sa volonté. Le but de la volonté est de vouloir ce qui est bien. La volonté ne consiste pas à vouloir nos passion ou nos caprices. Non il faut viser le bien supérieur qui est le bien commun. Le deuxième volet de la volonté est de passer à l’action. C’est à dire de prendre les moyens, le temps,  mettre des étapes pour atteindre le but. et de prendre les moyens pour y parvenir. Aux scout un garçon qui passe par toutes les étapes depuis novice jusqu’à CP, aura constamment l’occasion de comprendre et de mettre en pratique sa volonté… et en plus ce sera intéressant.

Sens de Dieu / Idéal

Attention, le scoutisme ne donne pas la foi mais il y prédispose. Cependant bon nombre de jeunes avouent s’être réellement converti parce qu’ils étaient scouts. En revanche le scoutisme procure deux choses essentielles.

  •  La vie en société (le camp) dans laquelle Dieu a toute sa place et en cela nous sommes entraînés à dégorger le laïcisme omniprésent qui infeste la société française.
  • L’évidence de la présence de Dieu (ou d’un principe vivant supérieur à l’homme) par l’immersion dans la nature qui est effectif par arrêt et retrait de la vie artificielle des villes et des maisons et ensuite par la découverte de l’ordre extraordinaire du monde, depuis le plus petit jusqu’au plus grand. Le camp fait de lui un Abraham qui quitte le monde des idoles et adore le Créateur. Les cantiques de la fin de la veillée dans la paix du soir font de lui un contemplatif même si ce n’est que de façon très brève. Ce garçon comprendra alors que son catéchisme et la prière en famille sont comme des portes qui s’ouvrent vers le monde réel : la patrie de l’éternité pour laquelle il est normal de combattre. En outre, aux scouts il a compris que rien de bon ne se fait sans effort.

Parfois il advient,  qu’en plus de se convertir, le petit païen qui est entré aux scouts par goût de la bande et de l’aventure convertisse aussi ses parents.

Ces 5 finalités se rassemblent en 1 seule 

Transformer des jeunes en adultes – Bons – Joyeux – compétents – efficaces – sûr d’eux – confiants – entreprenants – solides. Ces jeunes vont devenir des citoyens exemplaires qui seront le levain de la société.
Le chef n’a pas besoin de s’inquiéter de ces 5 buts. S’il a réellement construit sa petite civilisation à 5 dimension et s’il actionne correctement les 5 moteurs  alors les 5 buts seront atteints.
Le chef se contentera de suivre chaque garçon (ou fille) à l’occasion des épreuves de classe, des badges et de se poser pour lui la question suivante : ce gars (fille) deviendra-t-il un citoyen, modèle, sera-t-il le ferment dans la pâte de la société ?
A l’issue des camp par exemple ou en CDC de début d’année, le chef peut simplement se poser  la question : ma troupe forme-t-elle vraiment de futurs citoyen modèles ?
Si la réponse est satisfaisante, alors continuons la méthode scoute avec ses dimensions et ses moteurs et formons de futurs chefs.
Si le chef pense que le résultat laisse à désirer alors, reprendre les moteurs et les réactiver plus efficacement, vérifier aussi que les cinq dimensions sont bien réelle et non pas de façade.
J’ai personnellement vi d’excellent chef de troupe qui faisait tout bien par instinct.
J’en ai vu d’autres, nettement moins doués mais qui, connaissant la méthode et l’appliquant au mieux, parvenaient à de bons résultats.

Alors, je vous laisse imaginer ce que peut donner un gars doué qui applique la méthode !

Une réflexion sur « Les 5 buts du scoutisme »

  1. concerne le rédacteur. excellent par sa brièveté. les internautes sont de mauvais lecteurs toujours pressés. un peu plus de sauce (exemples vécus) feraient plaisir, mais l’article ne serait pas lu par la plupart.

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