Article 8

bouton scoutLe scout est maître de soi, il sourit et chante dans les difficultés

Des difficultés… il n’y a que ça aux scouts et aux guides. Je les énumère de manière non exhaustive : le froid, la pluie, la faim, la soif, la fatigue… Plus concrètement : se tromper de chemin, perdre ou bousiller son matériel. Cramer sa nourriture, manquer d’eau, se brûler sur les barrafs…

Sourire dans les difficultés

D’une manière générale, aux scouts on fuit la facilité et la mollesse du prêt à consommer et on recherche l’aventure, en acceptant les difficultés et les risques inhérents. Des observateurs extérieurs qui ne comprennent pas le but de la vie croient facilement que ces scouts et guides recherchent les difficultés. Il faut d’abord faire remarquer que c’est bien l’aventure (naturelle) que recherchent les scouts et guides et non pas la difficulté. La difficulté n’est pas un but en soi mais une conséquence qui est utilisée comme moyen de se dépasser, moyen d’apprécier d’avantage le résultat, moyen de vivre la pauvreté joyeusement. Mais attention, cette façon de vivre aux scouts ne doit pas viser directement les effets secondaires, certes ils sont bons et désirables mais ce ne sont que des effets secondaires. Il ne faut pas perdre le but qui est l’aventure ou un certain projet. Bien souvent on est perdu, on est mouillé, on a froid, on a faim et c’est momentanément éprouvant. Mais comme justement ce n’était pas ces effets secondaires que nous poursuivions mais un projet supérieur, il est normal que nous gardions le sourire et la bonne humeur puisque malgré les difficultés le but principal reste toujours en vue.

Enfin il reste le but suprême qui est de ressembler à Jésus-Christ, de se rapprocher de lui. On retira un mérite plus grand et on progressera mieux vers la sainteté en supportant vaillamment et sans ronchonner deux heures de marches supplémentaires le ventre creux. Le Bon Dieu veut que nous fassions bien les choses et que nous soyons compétents : trouver son chemin, bien cuire sa nourriture, sécher ses habits auprès du feu… mais de temps en temps Il permet (ou alors c’est purement de notre fait) que ça ne se passe pas aussi bien. Nous devrions crier : Banco, j’ai une chance de doubler, tripler, centupler mes gains ordinaires. À ce moment, je peux troquer un simple bonus de « compétence ordinaire » contre un super bonus « la tuile » qui va me permettre d’exercer quelques vertus chrétiennes dans le contexte adéquat.

Voilà donc la raison essentielle pour laquelle il faut sourire et chanter dans les difficultés. C’est qu’à tout moment peut survenir le super bonus « tuile » avec lequel nous pouvons gagner le super banco dans le Ciel.

Il existe des raisons plus humaines de sourire et chanter dans les épreuves, mais ces raisons tout le monde les connaît : si le moral reste au plus haut dans la patrouille, la petite épreuve est très facilement supportée. Et de toute façon à un moment donné il faut bien se persuader que la pluie cessera, que, la forêt s’ouvrira, que des raviolis seront retrouvés, qu’un duvet bien chaud nous dorlotera etc. Il se passe simplement que ces petites douceurs sont différées quelque peu et ça ne vaut certainement pas le coup de ronchonner ou de se démoraliser.

Le scout est maître de soi.

Bien sûr nous venons d’étudier de quelle manière il fallait rester maître de soi dans l’adversité en ne se laissant pas aller au découragement et aux ronchonnements. Mais il est une autre façon de ne pas rester maître de soi, c’est de sortir de ses gonds et de s’emporter, de crier. C’est un travers très courant. Ne parlons pas ici du chef qui de temps à autre est obligé de donner de la voix pour faire respecter l’autorité mais parlons de ces coups de sang dont on pourrait facilement se passer ou ces quasi injures qui peuvent facilement fuser. Être maître de soi c’est maîtriser ses émotions : colère, jalousie, paresse, gourmandise… C’est cela maîtriser ses émotions. Mais il en existe 2 particulièrement dures à contrôler, c’est la colère et la paresse (l’abattement est une forme de la paresse). Prenons un exemple concret. Guillemette super CP à confié la carte à la troisième pour cette progression facile. Au bout de deux heures elle est prise d’un doute, on aurait dû traverser la Brinjame depuis longtemps. Elle remonte la colonne, arrache la carte des mains de la troisième, fait ses relevés, prend sa boussole et s’aperçoit que cette dinde de Christine a raté un embranchement forestier et que depuis ¾ d’heure la patrouille marche vers le néant. Il est facile d’imaginer la réaction de la CP : ce sera d’abord la colère, la pauvre Christine va voir défiler les noms d’oiseau à son endroit. Ensuite ça va continuer par la mauvaise humeur persistante. La patrouille va marcher en silence, les plus jeunes seront vite démoralisées justement à cause de l’intendance qu’on devait récupérer au pont de Natalou. Soudain le ciel se couvre et la pluie crève… bref l’horreur. Le CP explose à nouveau parce que si cette abrutie ne s’était pas trompée, on serait déjà à l’abri etc. Il y avait un super banco à gagner et… c’est raté.

Le problème supplémentaire c’est que toutes les braves filles concernées par cette histoire réagiront à l’avenir de la même manière que Guillemette. Le mauvais exemple se répand bien plus facilement que le bon exemple.

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