Par Wapiti. Le coin des scouts -> Nœuds et cordages
Les nœuds c’est hyper simple, il suffit d’en connaître 12 au grand maximum pour savoir tout faire dans la vie courante du camp ou des bivouacs
– Nœud plat ou nœud droit
– Nœud de chaise
– Nœud d’écoute
– Nœud de tête d’alouette
– Nœud de galère (ou coulant)
– Nœud de huit
– Nœud de capucin (ou de cochon)
– Nœud de jambe de chien
– Nœud de pêcheur
– Nœud de plein poing
– Nœud de cabestan (ou batelier)
– Nœud d’amarre
Nous mentionnons une bonne fois le nœud simple. que tout le monde sait faire Les autres nœuds sont des variantes plus ou moins sophistiquées de ces 12 nœuds de base. Lorsque ces nœuds de base sont assimilés, les autres nœuds ne présentent plus aucune difficulté. Ensuite les plus doués pourront s’attaquer à des nœuds qui demandent plus de patience et d’adresse comme le nœud de bague de foulard. Enfin il reste à comprendre la structure d’une corde toronnée et savoir confectionner des épissures simples ou gansée. Mais revenons à nos 12 nœuds de base, ils sont tous réalisés à partir de 4 éléments basiques :
Mince ! Ma ficelle est trop courte. Pas de problème, le nœud plat sert à rabouter deux liens. Il est constitué de deux ganses imbriquées de manière symétrique. Pour le confectionner c’est très simple, il suffit d’effectuer deux fois un nœud simple.
Mais attention, si on s’y prend sans faire attention on a une chance sur deux de réussir le nœud de vache qui ne tient pas sous la charge et qui est donc dangereux. Pour vérifier qu’un nœud droit est bien réalisé, il faut que les brins sortent parallèles.
S’ils ne le sont pas, défaire et recommencer. Même après avoir été serré, on arrive à dénouer le nœud plat sans trop de difficultés.
Il faut noter que le nœud de rosette (pour nouer les lacets) est un nœud plat assorti de deux ganses pour le rendre facilement dénouable.
On l’utilise également pour relier deux brins ou allonger une corde. On le confectionne avec deux nœuds simples qui englobent chacun le brin opposé.
Attention, on peut faire le même type d’erreur qu’avec le nœud plat. Les brins qui sortent du nœud doivent être bien parallèles. Si ce n’est pas le cas, recommencer le nœud. Le nœud de pêcheur se dénoue assez facilement.
Le nœud de huit se fait aussi simplement… qu’un nœud simple. Sauf que ça ressemble vraiment à un huit.
Il peut servir à finir l’extrémité d’une corde.
Il a l’avantage principal d’être très facile à défaire même s’il a été serré très fort (essayez et comparez la même chose avec un nœud simple).
Certains s’en servent pour faire une boucle qui ne glisse pas. Pour cela on fait un nœud de huit et on fait repasser le brin par le même chemin. On obtient ainsi un nœud de huit double qui forme une boucle qui ne glisse pas mais qui reste tout de même facile à défaire même si on a beaucoup tiré dessus.
On peut aussi faire un nœud de huit double en faisant un nœud de huit simple avec une corde mise en double. L’inconvénient de cette façon de procéder est que l’on ne peut pas passer un anneau dans la boucle.
Nous avons vu comment relier deux ficelles grâce au nœud plat.
Cependant cela présente une petite subtilité ; essayez de relier deux cordes de diamètres fort différents. La grosse corde va repousser la petite et le nœud plat va dégénérer en nœud de tête d’alouette . La nouvelle corde ainsi créée ne résistera pas à la traction.
Le nœud d’écoute est donc une variante du nœud plat qui sert à relier deux cordes de diamètre très différent.
Le principe est très proche du nœud plat. Mais au lieu de ressortir parallèlement au brin entrant on repasse dessous tout en restant au dessus de la grosse corde. Ainsi on empêche le brin plus petit de glisser en le coinçant contre la grosse corde.
L’application très courante aux scouts, mais tout à fait méconnue, est la fixation des pavillons. En haut on glisse le tourillon dans un nœud de chaise (voir un prochain numéro) et en bas on fait un nœud d’écoute pour relier l’écoute du pavillon (ou de la voile, d’où le nom du nœud) à la drisse de manœuvre.
Chaise car on peut s’asseoir dans la boucle sans aucun risque qu’elle se resserre. L’imbrication de la boucle et de la ganse forme un ensemble qui ne peut pas glisser et qui, même serré très fort, reste facile à défaire.
Il faut bien sûr photographier cette structure caractéristique que constitue l’imbrication de la boucle et de la ganse.
Un puits et un arbre. L’arbre est derrière le puits (l’arbre ne doit pas être devant le puits). Un serpent sort du puits, fait le tour de l’arbre et retourne dans son puits.
Apprendre cette comptine est la seule méthode qui permette de reproduire sans erreur la confection du nœud de chaise.
Il faut veiller à bien sortir du « puits » avec le « serpent » de manière à ce que « l’arbre » se retrouve coincé contre le « puits ». Plus encore que pour tous les nœuds le nœud de chaise nécessite un peu de réflexion quand on le fait pour voir si mécaniquement le nœud peut tenir. Si le « serpent » sort du mauvais coté on se rend compte que mécaniquement le nœud ne peut pas tenir.
Attention, il faut bien serrer ensemble la boucle et la ganse, « amorcer » le nœud sinon il risque de ne pas se former et donc ne pas tenir. Pour cela il faut prendre ensemble les trois brins inférieurs dans une main et tirer « l’arbre » doucement vers le haut pour que le « puits » se resserre. Une erreur courante chez les débutants est de croire que le « puits » sera la ganse finale. Or le « puits » ne sert qu’à faire le nœud et la ganse est formée par le corps du « serpent ».
Pour votre gouverne sachez qu’il existe une façon de faire le nœud de chaise à une main (utilisé en alpinisme, lorsque l’autre main est accrochée à la paroi). Les plus doués peuvent s’amuser à retrouver cette méthode ; si vous y arrivez vous pouvez considérer que vous maîtrisez le nœud de chaise. Si ça vous intéresse vous pouvez demandez à vos chefs omniscients de vous montrer.
le nœud de galère.
Ce nœud est ainsi nommé car les rames d’un même rang à bord des galères étaient réunies par ce nœud sur un même cordage. L’effort des rameurs était ainsi également réparti et toutes les rames se mouvaient en cadence, ne pouvant se heurter. Il est aussi appelé plus communément le nœud coulant. Il sert à faire une boucle qui se serre sous la traction (contrairement au nœud de chaise si vous suivez bien).
On l’utilise pour commencer un brêlage, pour fixer les barreaux d’une échelle de corde, pour serrer le coin d’un puncho pour construire le cerf-volant…
Il y a deux façon de le faire : la façon intuitive et la façon rapide (donc la plus usitée).
La façon intuitive consiste à faire un nœud simple autour du brin de ficelle.
La façon rapide consiste à faire une boucle et à repasser une ganse du brin courant dans cette boucle.
Exécuté de cette manière le nœud se place au milieu de la corde, pas besoin d’avoir accès aux bouts. Encore une fois il faut passer la ganse dans le bon sens de manière à ce qu’elle coince mécaniquement la boucle.
Pour fixer les barreaux d’une échelle de corde : cette série de schémas en dira plus qu’un long discours.
Le nœud de jambe de chien ressemble à … une jambe de chien ! Il a la particularité ne de ne tenir que s’il est sous tension. Il sert à obtenir une boucle très facile à défaire même après une forte tension. La jambe de chien se fait sans avoir accès aux extrémités de la corde.
La grande application de ce nœud c’est le pont de singe ; à un bout de la corde tendue on fait un nœud de chaise et à l’autre bout un nœud de jambe de chien. Dans l’une des ganses on fait repasser le brin libre pour serrer plus efficacement (c’est un moufle ou petit palan). Au lieu de repasser dans la ganse on peut mettre un mousqueton pour ne pas user la corde par friction. Dans la deuxième ganse on fait repasser la corde et on passe un bout de bois pour pouvoir détendre la tyrolienne rapidement.Le plus simple est de construire méthodiquement le nœud de jambe de chien en 5 étapes suivant les dessins ci-après.
Les plus doués, ceux qui ont saisi la quintessence du grand nœud cosmique, ceux là, mais ceux là seulement, pourrons confectionner le nœud de jambe de chien en partant de trois boucles identiques et successives. La boucle du milieu se transforme en deux ganses qui se bloquent ensuite dans les deux boucles des extrémités ; un dessin vaut mieux qu’un grand discours. Plus la boucle du milieu est grande, plus le nœud sera étalé.
Le nœud de tête d’alouette, quant à lui sert à fixer de façon simple une ficelle à un support.
Ce peut être une corde sur un arbre ou le cordon de vos clés à votre ceinturon. Ses applications sont tellement diverses et universelles qu’il est impossible d’en donner une liste exhaustive.
Faire une ganse, passer les deux brins libres autour du support et les ressortir dans la ganse. Hyper simple et hyper efficace. De plus bien souvent il n’est pas nécessaire d’accéder aux extrémités de la corde.
C’est le nœud qui servait à représenter les paters et les aves sur la cordelière des moines capucins. C’est un joli petit nœud bien mignon qui vous rendra de discrets services. Par exemple, le cordon de votre capuche prend la désagréable liberté de disparaître dans l’ourlet. Un nœud de capucin va désormais lui interdire cette liberté. Et même si votre cordon y parvenait encore, au moins serait-il possible de le repousser à l’air libre en le malaxant un peu à travers le tissu. Vous l’avez compris, à part réaliser des chapelets, ce nœud sert principalement de nœud d’arrêt. Il peut remplacer l’inesthétique mais bien efficace nœud de huit. Il peut rapidement remplacer une épissure si une corde venait à se détoroner. On le confectionne en commençant par un nœud simple qu’on aura pris soin d’élargir d’une manière bien ample et ensuite il suffit de repasser le brin libre au moins deux fois supplémentaires dans la boucle.
On peut le repasser de nombreuses fois supplémentaires si on a pris soin de réaliser une boucle bien ample.
Pour serrer on s’y prend avec doigté car il va falloir que les torsades entre les deux brins se résorbent et que ces torsions se transfèrent sur la boucle qui va gentiment s’enrouler autour des deux brins détorsadés.
Pas facile a expliquer, mais facile à observer. Attention, une fois serré, le nœud de capucin ne se laisse plus défaire. Ça tombe bien parce qu’une fois confectionné, on ne voit pas pourquoi on dénouerait un chapelet.
En général il se fait au plein milieu d’une corde dont les extrémités ne sont pas libres. On réalise une grande ganse que l’on considère comme un brin simple (alors qu’il est double).
Et on réalise un nœud simple. On obtient ainsi une boucle au milieu de la corde. Ça peut faire un nœud de chaise du pauvre avec cette désagréable particularité qu’à l’inverse du nœud de chaise qui se défait très bien, le nœud de plein poing est très difficile à dénouer et résiste à tous les efforts s’il a été serré un peu sérieusement.
Ceux qui sont observateurs auront noté que ce nœud est utilisé par le mécanisme qui noue la ficelle dans les machines à presser la paille ou le foin. Justement parce que dans cette machine, les bouts de la ficelle ne sont pas accessibles
Le nœud de cabestan ou batelier
Il est constitué de deux demi clés inversées. On peut le construire sur un poteau ou un arbre ou bien on peut le préparer et en coiffer un piquet ou une bitte d’amarrage. Si la surface du poteau n’est pas rugueuse, il y a risque de glissement du nœud.
Dans ce cas il est prudent de frapper une demi-clé supplémentaire ou alors de sécuriser l’extrémité libre.
Il est constitué d’un tour mort autour d’un poteau sécurisé par deux demi clés. Le tout est agencé de manière à ce que la tension sur le tour mort vient coincer la première demi clé. La deuxième demi-clé est là pour sécuriser le brin libre et sécuriser le nœud d’amarre.
Il ne faut oublier de serrer ces nœuds avant de les laisser travailler par eux-mêmes sinon il a risque de desserrage.
La prochaine fois nous étudierons comment ont été utilisées les techniques des nœuds pour une descente en rappel.
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Merci beaucoup pour le partage !
Avec les dessins, c’est beaucoup plus clair