Par Lama
Le scoutisme fonctionne correctement et produit de bons fruits lorsque sont respectés les 15 points qui le caractérisent. Mais il faut y ajouter une condition évidente qui se décline dès que le scout ou la guide est inscrite : participer régulièrement à toutes les activités. Le scoutisme n’est pas une activité que chacun vit à son rythme, le scoutisme est un mouvement qui vit, avance, qui crée une histoire collective. Si un membre de la bande n’a pas vécu telle ou telle aventure avec sa patrouille ou son unité, le capital n’est plus entièrement partagé. L’esprit de bande se distend et le rapport au groupe s’affaiblit. Si tel ou tel membre ne fait partie que de temps en temps à la société particulière que constitue l’unité, il n’en fait pas réellement partie, il devient peu à peu un figurant de l’aventure commune du groupe. Plus prosaïquement, un membre qui ne vient pas, est automatiquement retranché par les organisateurs des phases de responsabilités et d’engagement. Et ceci uniquement parce qu’ils ne peuvent faire autrement. En outre le manque d’assiduité complique sérieusement les tâches d’organisation des chefs.
Le manque d’assiduité trouve deux causes principales :
Le problème vient du scout ou de la guide.
Autre priorité pour les parents.
Manque d’intérêt du jeune
On constate que le scoutisme ne convient pas à tous les jeunes. On peut avancer la proportion de 50%. Certains caractères particulier ne se sentent pas spécialement poussés par les 5 moteurs traditionnels du scoutisme (Aventure, Esprit de bande, Engagement, Responsabilité, Techniques scoutes). À ces enfants il faut peut-être autre chose. Aux parents et aux chefs de s’en apercevoir. Ici la règle consiste à ne pas maintenir à tout prix un jeune non motivé par le scoutisme.
La crise d’ado
Oui ça existe. Il arrive qu’à l’âge crucial de 14 – 15 ans, le jeune comprenne soudain où le mène le scoutisme et qu’il s’y refuse. Ce qu’il comprend c’est qu’on ne peut pas aimer le « monde » en même temps que le scoutisme. S’il n’abandonne pas certains modes de vie, il sait que sa vie scoute deviendra hypocrite et que ce ne sera pas vivable, et pour lui, et pour la patrouille. Dans ce cas, c’est triste, mais il doit partir franchement. D’autant plus franchement qu’étant parmi les aînés il tient des responsabilités.
Maladie
Bien que personne ne soit fautif, les cas de maladie ou de convalescence produisent les mêmes effets que le manque d’assiduité. Les liens entre le jeune et la bande se distendent peu à peu et peuvent fort bien conduire à une séparation. C’est pourquoi dans ce cas le CP mais aussi le chef de troupe doit veiller à entretenir ces liens par des visites, des courriers, des blogs ou tout autre moyen et ceci de manière d’autant plus impérative qu’on peut suspecter un intérêt légèrement déficient.
Incompatibilité de caractère
Il se peut aussi que des tensions internes à la patrouille gâchent la vie de tel ou tel. C’est humain, cela existe, il faut que les parents et les chefs aient l’œil ouvert sur la réalité et l’oreille attentive à ce qui se dit ou ce qui ne se dit pas. Ces conflits internes se résolvent toujours avec un peu de bonne volonté. Souvent un changement de patrouille se révèle une bonne solution en cas d’incompatibilité de caractère.
Autres priorité pour les parents
En fait c’est souvent là que le bât blesse : les parents sont convaincus des bienfaits du scoutisme mais, dans les faits, tout le reste passe avant. Nous allons recenser les prétextes invoqués pour manquer une sortie ou un camp et tenter de montrer, quelle est l’erreur sous-jacente commise en toute bonne foi par les parents
Un petit Rhume
La plupart des « petites maladies » se soignent par le mépris et bien souvent la vie au grand air, dans des conditions actives permet à l’organisme de prendre le dessus. Le dorlotage systématique en cas de petite affection oriente l’organisme et surtout la volonté vers l’absence d’effort. L’un des buts du scoutisme « santé » couvre justement ces petites affections que le jeune doit savoir surmonter même s’il doit prendre un traitement
Du travail scolaire
Voici la liste non exhaustive des prétextes. Il n’a pas fini son travail ; il n’aura pas le temps de le faire ; lundi il y a un contrôle important ; il est fatigué de sa semaine… Chers parents, tout ceci appartient au domaine prévisible, il vous faut donc le prévoir et veiller à ce que votre enfant fasse son travail à temps. Honnêtement je n’ai jamais vu un ado travailler tout le samedi et tout le dimanche, jamais ! Fatigué ? Certainement mais c’est nerveux, cérébral… allez hop, au plein air ! Au retour un bon bain ou une bonne douche et au dodo. Vous me direz ensuite s’il est fatigué.
Le chantage au travail (ou à la conduite)
Il a été tellement odieux ou il a récolté de si mauvaise notes que nous allons faire un exemple : il sera puni dans ce qui lui tient le plus à cœur : le scoutisme.
C’est un prétexte très souvent avancé. Cette solution, que beaucoup de parents considèrent comme l’arme absolue, obtient des résultats exactement à l’opposé de ceux qu’ils attendaient. Expliquons les trois erreurs ainsi commises.
La première erreur est que si punition il y a, elle doit être en rapport avec la faute. C’est impératif sinon ce n’est pas éducatif. L’enfant trouve la punition injuste et il ne s’y soumet qu’en apparence.
La deuxième est qu’on ne corrige pas une attitude par un « exemple » mais par une autre attitude. En clair, c’est aux parents de prendre vraiment les moyens de faire travailler leur enfant, de s’y coller vraiment. L’enfant va inconscient mesurer la faiblesse de ses parents.
Troisième erreur, en privant leur enfant de scoutisme, ces parents se privent sans doute du meilleur remède. Il est vrai que c’est un remède à long terme et que le retour n’est pas immédiat. Dans toute ma carrière comme chef ou parent, je n’ai jamais, mais absolument jamais vu un enfant obtenir de bonnes notes parce qu’on l’avait privé de scouts. Ce que j’ai vu en revanche, ce sont des enfants « difficiles » (mais pas des fainéants) qui soudain se révèlent aux scouts. Ces enfants ont trouvé leur place aux scouts, ils ont expérimenté la vie en société proactive et leur caractère difficile s’est amendé, il s’est développé dans ses composantes dynamiques les meilleures. Le goût de la réussite puis du travail est enfin arrivé.
La famille
Les réunions de famille sont très souvent invoquées. Mais il y réunion et réunion. D’une manière générale, tous les parents normaux préfèrent avoir leurs enfants autour d’eux plutôt qu’au loin. Mais inscrire aux scouts puis faire sécher au moindre prétexte c’est une forme de velléité. Cependant, aux chefs et aux groupes d’essayer de tenir compte d’un certain nombre d’impératifs dans la mesure où ils sont légitimes et annoncés suffisamment tôt. Par la paroisse on connaît les dates des communions, on connaît assez tôt les dates d’examens au collège ou au lycée, beaucoup de chose sont prévisibles auxquelles on peut trouver de bonnes solutions plutôt que l’absence sèche. OK, un scout doit assister au mariage d’un frère ou d’une sœur, mais pas besoin si le degré de parenté est moindre.
Il existe une autre variante du prétexte de la famille : un vieux parent à l’article de la mort. Cela arrive et c’est vrai que c’est important. Cependant chers parents, on n’est pas à l’article de la mort plusieurs fois par an et trois années d’affilée
Et le chef ?
Enfin il faut que les parents respectent le dévouement des maîtrises. Le chef a lui aussi des examens, une famille, des maladies, des petites déprimes… et pourtant il est là à chaque fois. La préparation d’un camp demande plusieurs centaines d’heures de travail rigoureux pour monter les dossiers, obtenir les autorisations, pour aller voir sur place… et pour offrir à vos enfants une véritable aventure qui fera partie de leur histoire. Et pour le chef, l’absence d’un seul garçon est souvent ressentie comme une petite amputation ou un petit échec.
- Parents, la première reconnaissance pour le dévouement du chef est l’assiduité de l’enfant. C’est un dû dont vous ne pouvez vous dispenser ni par l’imprévoyance, ni par la désinvolture, ni par l’égoïsme.
- Les parents ne se rendent souvent pas compte du travail et de l’organisation pour préparer un camp. Le chef se forme et paye de son temps et de son argent souvent pour cela. Pouvoir diriger un camp de plus de 11 nuits suppose d’avoir suivi et réussi 2 camps école de 8 jours. C’est deux semaines de vacances qui sautent en plus du temps des camp